La plus grande course de musher au monde, La Grande Odyssée, a eu lieu il y a quelques semaines du 11 au 22 janvier 2020. Durant cette course des centaines de canidés accompagnés des meilleurs mushers inernationaux, s’élancent dans la course de chien de traîneau la plus difficile au monde. Afin de vous faire partager ce mode de vie exceptionnel, nous nous sommes penchés sur la vie de ces chiens et la relation fusionnelle avec leur maître.
Quelles sont les races prédisposées à être des chiens de traineau ?
Chasseurs, les chiens de traîneau possèdent un comportement semblable à celui du loup. Parmi ces races, la plus connue est celle du Husky sibérien, chien de meute et actif, il s’adapte à tous les climats et à toutes les situations. Attelé, il fait preuve d’une dévotion et d’une discipline à toute épreuve. Il possède de nombreux cousins nordiques tel que le Samoyède, robuste, le Groenlandais, musclé mais nécessitant une bonne éducation, ou encore le Malamute d’Alaska qui fait partie des chiens les plus puissants et vigoureux. Tous possèdent un point commun : ils font partie des races primitives et nécessitent une éducation stricte mais très douce afin d’éviter l’apparition de troubles du comportement tel que l’agressivité.
Des chiens considérés comme des sportifs de haut niveau ?
Les chiens de traîneau sont sélectionnés pour leurs aptitude et leur physique.
Cependant, tous les mushers (conducteurs de traineau) le savent : un chien de traineau ne court que s’il le désire.
La place et le rôle de chacun des chiens dans l’attelage (4 à 8 en moyenne) est déterminé par le musher en fonction des gabarits, des caractères et des affinités.
Le musher n’utilise en aucun cas des rennes ou un fouet, seul sa relation qui le lie avec ses chiens lui permet de se déplacer où il le souhaite. Principalement deux ordres sont utilisés : « Dji » pour aller à droite et « Yop » pour aller à gauche.
Afin de parcourir des dizaines de kilomètres par jour, dans des températures extrêmes, des soins spécifiques sont nécessaires. En effet, leur alimentation doit être adaptée, ils doivent être équipés d’harnais anti-blessure sur mesure, leurs coussinets graissés régulièrement et un suivi vétérinaire est primordial. Anthony, éducateur canin chez Canibest Hauts-de-Seine (92) et Yvelines (78) qui a notamment participé à des expéditions avec Nicolas Vanier, plus grand musher au monde, nous explique que : « Les conditions de vie sont extrêmes, les journées commencent tôt le matin et finissent très tard. Les chiens sont nourris principalement de façon naturelle avec le moins possible de croquettes et beaucoup de viandes et de carcasses. »
Dans les terres arides du Canada ou d’Alaska il est peu aisé de trouver des commerces de proximité. Ainsi, lors d’une expédition de plusieurs mois, les mushers sont obligé de trouver une solution pour se nourrir, nourrir leur chien et les soigner, c’est ce que Anthony nous explique : « Les mushers se font livrer leur nourriture et celle de leurs chiens toutes les 2 ou 3 semaines par hélicoptère ou avion quand ils sont dans les pays nordiques. » Il ajoute de plus « Être accompagné d’un vétérinaire ostéopathe est très important car les articulations des chiens peuvent devenir douloureuses et, comme un athlète, les chiens de traineau doivent être encadrés par des professionnels ».
Comment devenir musher ?
Être passionné par les chiens et ne pas avoir peur du grand froid font partie des qualités requises pour devenir musher.
Il est également fondamental d’être un éleveur professionnel de chien nordique depuis au moins 5 ans et posséder 4 chiens aptes à pratiquer ce sport.
En France la formation du DEJEPS CA (Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport, mention « Attelage canin ») est nécessaire alliant théorie et pratique.
Un musher professionnel commence avec 4 chiens, ce nombre peut augmenter en fonction du gain d’expérience et l’acquisition de titre acquis pendant des concours. Le musher doit faire une demande d’agrément pour pouvoir avoir plus de chien à son attelage.
Aujourd’hui, un musher professionnel peut créer sa propre enseigne d’attelage afin d’y dispenser des cours et d’y offrir des prestations de voyage en traîneaux. Le salaire du musher est ainsi relatif, car il dépend énormément de son entreprise et de la fidélisation de sa clientèle. Comme c’est un métier saisonnier, à la fin de l’hiver, le musher peut diversifier son activité en organisant des randonnées canines.
Si vous avez-vous aussi des chiens nordiques, n’hésitez pas à contacter un éducateur spécialisé dans ces races afin de vous faire aider lors de son éducation.